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Les chevaux et les espaces clos : véritable claustrophobie ?

Plusieurs théories se font face concernant la claustrophobie des chevaux. Il est commun de croire que ces animaux souffrent de cette phobie. En effet, le rejet des espaces clos n’est pas rare chez les équidés. Est-il vraiment claustrophobe ?

Pourquoi parler de claustrophobie ?

“La claustrophobie est la peur des espaces confinés, des lieux clos, des petites pièces et de l’enfermement. Elle est classifiée en tant que trouble anxieux et peut causer une crise de panique.”

Il n’est pas rare que nos chevaux fassent preuve de réticence à l’idée de rentrer dans un van, un camion ou même leur box. Cependant, on ne peut pas pour autant parler de phobie.

Oui, le cheval n’est pas à l’aise à l’idée d’être enfermé, mais il en prend l’habitude et n’est certainement pas malheureux dans son box. La claustrophobie est une maladie, on ne peut pas dire que tous les chevaux soient “malades”.

D’où provient la réticence ?

La vie dans un box va totalement à l’encontre de la véritable nature du cheval. A l’état sauvage, en troupeau, si l’animal est alerté d’un danger, il a toute la place pour s’enfuir. De plus, son quotidien est relativement différent.

La fuite devient impossible

Un équidé est herbivore. Il est donc le maillon le plus fragile de la chaîne alimentaire. Il peut facilement se faire attaquer par un prédateur
mais ne possède aucune défense naturelle. Sa seule arme est donc la fuite en cas d’attaque. L’espèce a su perdurer en milieu naturel grâce à cette technique. L’instinct est donc ancré chez les chevaux.

Ainsi, c’est la raison pour laquelle l’enfermement n’est pas synonyme de confort. Pour se sentir “en sécurité”, l’animal préférera les milieux ouverts et ne recherchera pas de lui-même les endroits clos. Pour lui, ils représentent un obstacle à sa survie car ils limitent ses capacités de fuite et de détection de danger.

Sa liberté est limitée

A l’état naturel, le cheval passe la plupart de son temps à se nourrir. Au box, les rations sont contrôlées et les repas sont généralement au nombre de deux par jour.

En liberté, l’animal se déplace au gré de ses envies et, vivant en troupeau, est toujours en contact avec ses congénères. L’idée du box, fermé, en limite les possibilités.

Enfermé, le cheval aura tendance a s’ennuyer et ne verra alors l’endroit que comme un obstacle à sa liberté. Pourtant, une fois habitué, l’animal se sentira comme à la maison.

L’entrée au van : une réelle épreuve

Un cheval habitué à être au box s’y sent bien : il apprécie sa chaleur, la régularité des rations, la présence de l’homme. Ainsi, pour la plupart des chevaux, le box représente un abri, un refuge où ils vont trouver repos, nourriture et sécurité.

Le van n’est pas un endroit confortable pour le cheval. L’espace est très confiné et sombre et le cheval est totalement isolé. C’est pourquoi nous devons prendre le temps de lui apprendre à monter dans le van, sans chercher à lui faire peur mais en l’encourageant pour le rassurer.

Nous prenons l’exemple du van parce que c’est la situation par excellence où nos chevaux ont tendance à se braquer. À l’écart de leurs congénères, ils perdent certains repères qu’ils ont dans leur box.

Les équidés sont naturellement méfiants vis-à-vis des nouveautés. Un endroit clos qu’ils ne connaissent pas ne sera perçue comme unique source d’inquiétude. En revanche, étant capable d’apprentissages associatifs, il saura vite ne pas s’inquiéter s’il se trouve dans un environnement rassurant.

Apprentissage et écoute

L’apprentissage est plus ou moins long selon chaque individu. Tous les chevaux n’appréhendent pas la nouveauté de la même façon et ne l’acceptent pas à la même vitesse.

A brusquer un cheval, on prend le risque qu’il enregistre une “mauvaise expérience”. Par exemple, si une montée dans un van se passe mal, il ne faut pas s’attendre à ce que la prochaine fois se passe trop facilement, au contraire. Des peurs supplémentaires pourront donc naître.

Il parait évident qu’un cheval dont on s’occupe avec soin, que l’on surveille et que l’on écoute, aura moins de risque de présenter des tics divers.

En tant qu’éleveur (ou maître), nous devons garder en tête que chaque équidé est un individu ayant sa personnalité propre. Il serait dangereux de faire des généralités, nous devons adapter chaque solution à chaque individu.

L’écoute est primordiale, chaque chose nouvelle est une chose que le cheval doit apprendre. Il ne faut pas le brusquer mais plutôt respecter son rythme afin d’éviter tout traumatisme.